La Commission Royale Australienne tiendra de nouvelles auditions publiques afin de faire le point sur les règles et procédures en vigueur chez les Témoins de Jéhovah en relation avec la protection des enfants, incluant les réponses apportées aux accusations de pédophilie. Ces auditions publiques débuteront la semaine du 20 mars 2017 dans les locaux de la Commission Royale à Sydney.

L'été 2015 aura vu la société des Témoins de Jéhovah confrontée à ses propres pratiques et réglements comme jamais auparavant. Partie intégrante de la Commission Royale Australienne en rapport avec les réponses apportées à la pédophilie au sein de diverses organisations et institutions, l'étude de Cas n°29 était une investigation en profondeur dans les pratiques et règles de la Watchtower Society en ce qui concerne la gestion des cas de pédophilie en son sein.

Ce qui est ressorti de ces premières auditions a fait les une des journaux, malheureusement pas pour les bonnes raisons. Il est en effet apparu que, depuis les années 50, plus de 1000 pédophiles ont été détectés en interne par les Témoins de Jéhovah et que, sur ces plus de 1000 cas AUCUN n'a été reporté aux autorités civiles, que ce soit par l'organisation ou même par les familles ou les amis des victimes. Ce chiffre inclut des centaines de cas dans lesquels l'agresseur s'est confessé de lui-même.

Ce chiffre ahurissant n'était pourtant que le début des révélations.

Pas moins de huit jours d'auditions ont eu lieu, incluant le rare témoignage sous serment d'un membre du collège central. La Commission a ainsi fait état de constatations peu reluisantes pour l'organisation, résumées dans le rapport final rendu public l'année dernière.

Cependant, la réponse de la Watchtower à ce rapport final a été une fin de non-recevoir, un refus de coopérer doublé d'une négation des faits. Leur réponse officielle, disponible sur la page de l'étude de cas 29, consiste essentiellement au rejet de toutes les allégations. Sur pratiquement chaque point soulevé, lorsque la Commission a identifié un problème et proposé une solution, la Watchtower a démenti le problème soulevé et écarté la solution proposée par la Commission.

Mais la Commission ne va pas en rester là. Durant les auditions de 2015, le juge Peter McClellan a informé l'organisation qu'au bout d'un certain temps la Watchtower devrait rendre des comptes sur les actions correctives mises en place (ou non) durant la période écoulée. Et cette période s'achève donc le 20 mars 2017.

Les auditions qui auront lieu au printemps prochain se tiendront, une fois encore publiquement et on peut penser qu'elles seront diffusées en direct sur Youtube, comme en 2015. Pour l'occasion une nouvelle étude de cas a été ouverte : l'étude de cas N°54.

Nous lisons sur le site officiel :

20 mars 2017 - Etude de cas 54 : Les Témoins de Jéhovah et la Watchtower Bible and Tract Society of Australia LTD.

Les domaines d'investigation seront les suivants :

  1. Réponses apportées par les Témoins de Jéhovah et la  Watchtower Bible and Tract Society of Australia Ltd aux cas mentionnés dans les rapports précédents et autres rapports de la Commission Royale.
  2. Etude des facteurs qui ont pu contribuer à l'apparition de cas de pédophilie au sein des institutions de Témoins de Jéhovah et de la Watchtower Bible and Tract Society of Australia Ltd institutions.
  3. Procédures et règlements actuels chez les Témoins de Jéhovah et la Watchtower Bible and Tract Society of Australia Ltd. en rapport avec la protection des enfants, incluant la gestion des affaires de pédophilie.
  4. Facteurs ayant pu affecter la réponse institutionnelle des Témoins de Jéhovah et de la Watchtower Bible and Tract Society of Australia Ltd à la pédophilie.
  5. Autres sujets en relation

Le site officiel fait une nette différence entre les études de cas 29 et 54. Tandis que l'étude de cas 29 se focalisait que les témoignages de victimes de pédophilie, le but de l'étude de cas 54 "n'est pas d'enquêter sur les cas individuels ou sur des évènements particuliers relatés dans les précédentes auditions de la Commission Royale".

En d'autres termes, les affaires de pédophilie et leur étendue au sein des Témoins de Jéhovah n'est plus remise en question. La nouvelle étude de cas se focalisera sur les réglementations internes de l'organisation et sur ses failles qui ont été mises en évidences lors des premières auditions (voir les actualités précédentes sur jw-verite.org). Les raisons pour lesquelles la Watchtower refuse de coopérer seront certainement à l'ordre du jour également. Il est probable que les remarques négatives émises sur les "Comités judiciaires" et les dures règles d'excommunications reviennent sur le devant de la scène.

Bien entendu, je vous tiendrai informé de l'évolution de ces auditions à partir du 20 mars prochain. En attendant, n'hésitez pas à partager au maximum cette information autour de vous. L'organisation a agi et continue d'agir de manière honteuse, préférant nier en bloc pour sauvegarder sa réputation plutôt que de reconnaître ses torts et d'agir pour améliorer la situation des victimes de pédophiles. L'Eglise Catholique a fait son mea culpa a maintes reprises et mis en place des actions concrètes pour éviter de nouvelles affaires de pédophilie, à quand la même chose chez les Témoins de Jéhovah ?